Le téléchargement illégal: nuisible pour qui?

Comme nous avons pu constater dans la vidéo de ‘Megaupload Song’, les stars de l’industrie du film et de la musique semblaient être parmi les plus grands fans du défunt site Megaupload. Alors si le téléchargement ‘illégal’ ne leur posait aucun problème, à qui est-il vraiment nuisible ? Visiblement ce ne sont pas Kanye West, Alicia Keys ou Will.I.Am qui souffrent le plus du fait que leurs fans préfèrent de se procurer leur dernier tube gratuitement, mais bel et bien les petits artistes ou groupes en herbe qui sont parfois amenés à faire de la prostitution musicale ne serait ce que pour enregistrer un petit EP…

Depuis le lancement de sites de téléchargement de fichiers multimédias gratuit, ce sont des milliards de dollars perdus tous les ans, des pertes qui se sont tout d’abord ressenties par les maisons de disques avec une baisse remarquable dans la vente des CD dès le début des années 2000. « Video killed the radio star », et le fichier MP3 a signé l’acte de mort du CD. Les plus malins ont compris qu’il n’y aurait aucun retour en arrière et se sont jetés corps et âme dans la création d’une sphère musicale adaptée au nouveau millénaire, tandis que les plus gros gagnants de l’industrie ont continué à regretter le bon vieux temps…

Le téléchargement n’a pas tué l’industrie, il l’a appauvri un peu certes, mais il ne faut pas voir le ‘pirate’ cybernétique comme une personne souhaitant arnaquer ses artistes préférés. Au contraire, si le téléchargement illégal a si bien marché, c’est bien parce que les gens en avaient marre de toujours voir profiter les mêmes, c’est-à-dire Sony, Universal, Virgin Music, etc. Effectivement, la marge de profits pour les grandes maisons de disques est énorme par rapport aux prestations des artistes. Ceux ci ont su donc trouver des solutions : proposer des titres en téléchargement gratuit par exemple, comme l’ont fait Coldplay, Lady Gaga, ou encore, Noir Désir. Et ça marche ! En proposant des titres à télécharger gratuitement en exclusivité, ces artistes créent le buzz, sont mieux vus par leurs fans, et ont donc plus de chances de voir d’autres titres, voire même des albums être achetés sur iTunes ou Amazon. Pour ce qui est des artistes ou groupes encore peu connus, la mort du CD ne leur a jamais autant réussi. Ils ne sont plus du tout dépendants des monstres de l’industrie et peuvent produire, diffuser et vendre leur musique grâce à des sites tels que bandcamp.com, purevolume.com, et le vieil ami, myspace.com. Avec ce genre de plateforme, les artistes sont libres de vendre leur musique au prix qu’ils veulent, sans avoir à reverser quoique ce soit à une tiers partie. Et les fans l’apprécient…le monde de la musique n’a jamais été aussi abondant, regorgeant de talent !

Or, au plus grand désespoir de certains, la lutte contre le téléchargement illégal continue. Les maisons de disques restent les plus grandes râleuses dans l’histoire. Mais qu’en est-il de l’industries du septième art ? La banalisation du haut-débit a ouvert grand les portes à un univers sans fin de films à télécharger légalement ou illégalement, à la plus grande joie des cinéphiles du monde entier. Les conséquences sur les ventes de DVD et Blu-ray se sont tout de suite ressenties, suscitant l’inquiétude de l’industrie. On a bien vu avec le monde de la musique, il n’y aura pas de retour en arrière, il s’agit alors de s’adapter et trouver de nouveaux moyens pour donner envie aux gens de continuer à acheter.

Bien que le téléchargement illégal ait eu des conséquences indéniables et plus ou moins graves sur ces deux industries, ce n’est pas pour autant que l’on va voir l’arrêt de la production de films et de la musique. On est de plus en plus nombreux à aller au cinéma ou à des concerts, si on apprécie vraiment un artiste, on le soutient et on va vouloir acheter sa musique mais en préférant qu’il soit le seul à en tirer du profit.

Alors, si ce ne sont pas les artistes, ni les industries qui souffrent le plus du téléchargement illégal, qui est-ce ? Et bien, nous, les ‘pirates’ ! En effet, au mois de septembre 2012, la Hadopi a condamné son premier internaute, une grande victoire pour cette autorité publique ! Et le prix à payer du pauvre condamné ? La maudite somme de 150€…soit le prix d’environ une dizaine de CD et DVD. Estimons-nous heureux quand même, car chez nos chers voisins britanniques, on prévoit la mise en place d’une loi d’ici 2014 qui demanderait à chaque internaute soupçonné d’avoir télécharger des fichiers illégalement de régler une amende de £20 en attendant de prouver son innocence…Non, mais ils nous prennent vraiment pour des bandits !

Laisser un commentaire