La Hadopi sous tension

Dans le cadre de la lutte contre le téléchargement illégal sur internet, le terme le plus connu est sans aucun doute « Hadopi ». Cette Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet est sujette à controverse. Il suffit de taper « Hadopi » dans Google actualités pour obtenir par moins de 2 980 résultats.

Le mois dernier, la HADOPI a dressé son bilan annuel. Un an après le lancement de son label PUR , où en sommes-nous ?

Pour ceux qui en entendent parler sans réellement savoir ce que c’est, HADOPI est donc une Haute autorité du gouvernement qui « met en oeuvre un dispositif de rappel à la loi pédagogique qui vise, par l’envoi de mails d’avertissement, à informer les internautes de leur obligation de surveillance de leur accès à internet afin qu’il ne soit pas utilisé pour mettre à disposition ou reproduire des contenus numériques protégés par le droit d’auteur. »
Le téléchargement illégal de musiques et de films étant beaucoup rependu chez les jeunes internautes, Hadopi a eu très mauvaise presse dès son lancement. Ainsi, l’année dernière, alors que le gouvernement tentait de promouvoir son action par des affiches publicitaires et autres vidéos de soutiens, les internautes ont livré une lutte médiatique sans merci au gouvernement, à travers de nombreuses parodies.
Nous ne traiterons pas ici tout ce qui concerne l’atteinte des libertés individuelles que dénoncent certaines personnes, par le biais de formules chocs du type «Le gouvernement veut vous mettre sur écoute permanente. L’acceptez-vous ? » Ou encore plus simplement « Hadopi. Big Brother is watching you » (Référence au roman 1984 de Georges Orwell dans lequel tous les individus sont constamment espionné et réprimandé sévèrement par l’état grâce à des caméras de surveillance.)
Voici un exemple de vidéo mise en ligne il  y a un an pour promouvoir Hadopi et son label PUR :


Les affiches commençaient toutes par « Sans Hadopi… » et visaient à montrer en quoi ce nouveau label allait dans le sens de « l’intérêt général » (Terme sur lequel la Haute autorité insiste pour donner du sens à son projet)

Publicité en faveur de la Hadopi

Très vite, le buzz s’était fait autour de ses images, et de nombreuses parodies avaient vu le jour :

Plus récemment, c’est la création d’un nouvel outil : Linkstorm, qui inonde les pages d’actualités concernant Hadopi. D’après un article du Monde datant du mois d’octobre, « ‘Linkstorm’ effectuera des recherches sur les deux principaux moteurs en France, Google et Bing. […]Les développeurs doivent également déterminer quels sont les mots les plus associés aux œuvres dans ces recherches. »
Le but de Linkstorm sera donc de référencer les sites labellisés PUR, (qui respectent les principes de la Hadopi) ainsi que les « offres illégales » (Selon une interview de Eric Walter)
Une fois de plus, les critiques se font virulentes, car derrière ce nouvel outil, les internautes voient un moyen de répression supplémentaire. De plus, seul la justice est habilitée à dire ce qui est ou non légal, comment un outil informatique pourrait, dès lors, référencent des sites en fonction de leur légalité ?
C’est sur ce point que met l’accent le site internet « PC INpact » dans un article publié le 12 novembre 2012 :
« Linkstorm compare l’illicite au licite labellisé Pur, certes, mais il existe sur le marché des sites licites qui ne sont pas labellisés. Autre chose, un site n’est illicite que s’il a été reconnu comme tel par la justice, dans le cas contraire il est licite. Est-ce que la Hadopi est qualifiée pour étiquetter tel site d’illicite ? Ne va-t-on pas violer le principe de la présomption d’innocence dans le cas contraire ? »
En d’autres terme, Hadopi jugerait de ce qui est ou non licite, alors qu’il ne serait pas forcément légtime.

Les reproches attribuées à Hadopi sont en particulier liées à son principe de « riposte graduée », c’est pourquoi elle souligne aujourd’hui d’avantage la recherche d’un développement de l’offre légale plutôt que la réprimande des internautes. C’est ce que l’on peut lire dans le chapeau d’un article paru dans Numérama le 13 novembre : « A défaut de publier les fonctionnalités pertinentes des moyens de sécurisation qui sont censés permettre aux abonnés d’éviter de recevoir des avertissements pour mauvaise sécurisation de leur accès à internet, la Hadopi a mis en ligne la nouvelle version de son site PUR, qui doit encourager à l’utilisation d’offres légales. »

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